De chat en ange gardien...

Chers amis des animaux.

Comme vous pouvez déjà le lire dans le titre, nous venons vous annoncer une triste nouvelle.

Le Nid pleure non pas un...mais deux de ses petits pensionnaires.

Le bel Oréo nous a quittés dans la nuit du 2 au 3 juillet. Nous l'avons trouvé sans vie dans l'une des petites corbeilles du chalet. Il semblait dormir paisiblement et n'a visiblement pas souffert...il est parti dans son sommeil...sans s'en rendre compte.

Oréo était arrivé chez nous il y a maintenant quelques années. C'était l'un des chats que nous avions recueillis suite au sauvetage dans la "maison de l'horreur".

Il était encore très jeune à l'époque mais avait un terrible passé...entre maltraitance, famine, carence...le pauvre était dans un bien triste état et terriblement traumatisé par ce qu'il avait vécu.

Au Nid il a découvert ce qu'était la vraie vie de chat, la liberté et le bien-être. Il y a facilement trouvé sa place et a été accepté par tous.

Oréo était un chat doux, calme et affectueux. Il était apprécié des autres chats et notamment de son chat'moureux Vanille. Ces deux minous étaient inséparables!

Nous sommes d'ailleurs inquiets pour Vanille et espérons qu'il ne sera pas trop perdu sans lui.

Il y a quelques mois, Oréo a subi une intervention afin de lui extraire une tumeur mammaire qui s'était très rapidement développée. Après analyse de celle-ci, il s'est avéré que nous étions face à un cancer très malin et agressif...le vétérinaire nous a alors annoncé qu'Oréo était condamné sans pour autant pouvoir nous préciser combien de temps il lui restait.

Il s'est bien remis de cette intervention et a pu rapidement reprendre ses petites habitudes quotidiennes.

Puis il y a quelques semaines son état s'est soudainement dégradé...Oréo a commencé à beaucoup maigrir et a être plus fatigué. Nous avons alors découvert une deuxième masse. Nous étions conscients que le cancer s'était généralisé...

Oréo a été chouchouté et choyé jusqu'au dernier jour.

A nos yeux, même si son départ nous peine énormément, il est au moins parti dans l'endroit dans lequel il a été le plus heureux.

Et comme si notre peine n'était pas assez grande...voilà qu'aujourd'hui notre beau Raimu nous quitte...

Comme il vous l'avait expliqué dans un précédent post, son état de santé était très préoccupant depuis quelque temps et l'annonce de son sarcome à la hanche nous avait tous désolés.

Nous pensions pouvoir le garder auprès de nous encore un petit moment, mais le sort en a décidé autrement.

Depuis qu'il était rentré de chez le doc son état s'était encore dégradé davantage.

Il avait surtout de plus en plus de difficultés à se déplacer. Il souffrait énormément, malgré le traitement palliatif mis en place.

Le voir ainsi était pour nous insupportable et même si cela nous a déchiré le coeur, nous avons préféré prendre la décision de le laisser partir.

C'est sa gentille marraine, que nous remercions sincèrement, qui a souhaité le conduire à la clinique et l'accompagner pour son dernier voyage...elle est restée auprès de Raimu afin qu'il parte en paix.

Tout comme Oréo, Raimu semblait, lui aussi, avoir eu une vie plutôt compliquée et difficile avant d'arriver au Nid.

Il était marqué par toutes ces années passées dans la rue, sans soins et sans abri.

Nous regrettons beaucoup de ne pas avoir pu lui offrir plus de temps...et nous souffrons de ne rien avoir pu faire pour le sauver.

C'est extrêmement dur de les voir diminuer ainsi et d'être pieds et mains liés.

Raimu était un chat unique en son genre, il avait ce petit côté "humain"...très expressif.

Son regard en disait long et il semblait avoir enfin trouvé son équilibre chez nous.

Ce chat était un amour et tout comme Oréo, c'était un être doux, affectueux et unique!

Même s'il n'a pas été longtemps au Nid, il laissera un immense vide derrière lui.

...deux anges gardiens ont rejoint tous ceux qui nous ont quittés auparavant...

Ces quelques lignes pour leur rendre hommage:

L'HORLOGE

Les chinois voient l'heure dans l'oeil des chats. Un jour, un missionnaire, se promenant dans la banlieue de Nankin, s'aperçut qu'il avait oublié sa montre, et demanda à un petit garçon quelle heure il était. Le gamin du Céleste Empire hésita d'abord; puis, se ravisant, il répondit: "Je vais vous le dire." Peu d'instants après, il reparut, tenant dans ses bras un fort gros chat, et le regardant, comme on dit, dans le blanc des yeux, il affirma, sans hésiter: "Il n'est pas encore tout à fait midi."

Ce qui était vrai.

Pour moi, si je me penche vers la belle Féline, la si bien nommée, qui est à la fois l'honneur de son sexe, l'orgueil de mon coeur et le parfum de mon esprit, que ce soit la nuit, que ce soit le jour, dans la pleine lumière ou dans l'ombre opaque, au fond de ses yeux adorables je vois toujours l'heure distinctement, toujours la même, une heure vaste, solennelle, grande comme l'espace, sans division de minutes ni de secondes, une heure immobile qui n'est pas marquée sur les horloges, et cependant légère comme un soupir, rapide comme un coup d'oeil.

Et si quelque importun venait me déranger pendant que mon regard repose sur ce délicieux cadran, si quelque génie malhonnête et intolérant, quelque démon du contretemps venait me dire: "Que regardes-tu avec tant de soin? Que cherches-tu dans les yeux de cet être? Y vois-tu l'heure, mortel prodigue et fainéant?" Je répondrais sans hésiter: "Oui, je vois l'heure: il est l'Eternité!"

N'est-ce pas, madame, que voici un madrigal vraiment méritoire, et aussi emphatique que vous-même?

En vérité, j'ai eu tant de plaisir à broder cette précieuse galanterie, que je ne vous demanderai rien en échange.

Charles Baudelaire, Petits Poèmes en prose, 1862

Le bel Oréo en février 2019...

...puis la veille de son départ...bien fatigué...

Le doux Raimu...qu'ils reposent en paix, nous ne les oublierons jamais!