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Il est temps de dire adieu...

Bonjour à vous tous. Nous débutons ce mois de février avec une peine immense...notre beau Cendre nous a quittés.

Certains d'entre vous connaissaient bien cet adorable matou, il ne passait pas inaperçu au Nid.

Nous avons eu la chance de l'accueillir il y a deux ans.

La vie de Cendre avait pourtant bien commencé...il avait grandi dans un foyer et aimé par son maître. Puis à la mort de celui-ci, alors que Cendre avait déjà 10 ans, la veuve de son maître l'a lâchement abandonné!

Il a alors vécu des moments très difficiles...lui qui n'avait jamais été obligé de se débrouiller seul.

Heureusement il a croisé le chemin de belles personnes qui ont eu pitié de ce beau chat gris. Ils l'ont nourri et soigné pendant un temps mais ne pouvant l'accueillir chez eux, ils ont préféré le mettre à l'abri au Nid.

Il est arrivé blessé (encore une fois), une blessure due à ses nombreuses bagarres dans la rue avec des matous entiers qui voulaient le chasser de leur territoire. Un peu désorienté et fragilisé par ce terrible abandon...nous avons tout de suite été très touchés par ce chat si doux et affectueux.

Des examens chez le vétérinaire ont rapidement révélé des soucis de santé importants, notamment une insuffisance rénale chronique avancée et un FIV (non déclaré).

Il a été tout de suite placé sous traitement et nourriture spéciale et son état s'est rapidement amélioré.

Nous avons découvert un chat merveilleux, très intelligent et très vite nous avons succombé à son charme félin!

Puis, il y a quelques semaines, son état de santé a commencé à montrer des signes inquiétants de fatigue. Cependant les premières analyses ne laissaient présager ce que nous allions finalement découvrir...un très grave cancer de la moelle épinière.

Le vétérinaire ne nous a pas caché qu'il ne lui restait malheureusement plus que quelques semaines à vivre.

Nous avons alors mis tout en oeuvre pour lui offrir une belle et douce fin de vie.

Cendre a été choyé et aimé jusqu'au dernier jour...ce même jour où nous avons dû lui dire adieu...c'était jeudi soir.

Notre cœur pleure ce gentil matou...son protecteur ainsi que sa marraine pleurent ce beau matou...il va tellement nous manquer...

Comme il est toujours très difficile de trouver les mots justes, voici un petit poème, un hommage à Cendre. Qu'il repose en paix.

ODE AU CHAT

Au commencement les animaux furent imparfaits longs de queue, et tristes de tête.

Peu à peu ils évoluèrent se firent paysage s’attribuèrent mille choses, grains de beauté, grâce, vol... Le chat seul le chat quand il apparut était complet, orgueilleux. parfaitement fini dès la naissance marchant seul et sachant ce qu’il voulait.

L’homme se rêve poisson ou oiseau le serpent voudrait avoir des ailes le chien est un lion sans orientation l’ingénieur désire être poète la mouche étudie pour devenir hirondelle le poète médite comment imiter la mouche mais le chat lui ne veut qu’être chat tout chat est chat de la moustache à la queue du frémissement à la souris vivante du fond de la nuit à ses yeux d’or.

Il n’y a pas d’unité comme lui ni lune ni fleur dans sa texture: il est une chose en soi comme le soleil ou la topaze et la ligne élastique de son contour ferme et subtil est comme la ligne de proue d’un navire. Ses yeux jaunes laissent une fente où jeter la monnaie de la nuit.

Ô petit empereur sans univers conquistador sans patrie minuscule tigre de salon, nuptial sultan du ciel des tuiles érotiques tu réclames le vent de l’amour dans l’intempérie quand tu passes tu poses quatre pieds délicats sur le sol reniflant te méfiant de tout ce qui est terrestre car tout est immonde pour le pied immaculé du chat.

Oh fauve altier de la maison, arrogant vestige de la nuit paresseux, gymnaste, étranger chat profondissime chat police secrète de la maison insigne d’un velours disparu évidemment il n’y a aucune énigme en toi: peut-être que tu n’es pas mystérieux du tout qu’on te connaît bien et que tu appartiens à la caste la moins mystérieuse peut-être qu’on se croit maîtres, propriétaires, oncles de chats, compagnons, collègues disciples ou ami de son chat.

Moi non. Je ne souscris pas. Je ne connais pas le chat. Je sais tout de la vie et de son archipel la mer et la ville incalculable la botanique la luxure des gynécées le plus et le moins des mathématiques le monde englouti des volcans l’écorce irréelle du crocodile la bonté ignorée du pompier l’atavisme bleu du sacerdoce mais je ne peux déchiffrer un chat.

Ma raison glisse sur son indifférence ses yeux sont en chiffres d’or.

Par Pablo Neruda 1959

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